Hommage

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HOMMAGE, subst. masc. Seu fides et dans la basse latinité homagium ou hominum, était une reconnaissance faite par le vassal, en présence de son seigneur qu'il était son homme, c'est-à-dire son sujet, son vassal.

Hommage vient de homme : faire Hommage ou rendre Hommage, c'était se reconnaître homme du seigneur ; on voit aussi dans les anciennes chartes que baronnie et Hommage étaient synonymes.

On distinguait anciennement la foi et le serment de fidélité, de l'Hommage. La foi était due par les roturiers, le serment de fidélité se prêtait debout après l'Hommage ; il se faisait entre les mains du bailli ou sénéchal du seigneur, quand le vassal ne pouvait pas venir devers son seigneur, au lien que l'Hommage n'était dû qu'au seigneur même par ses vassaux.

On trouve des exemples d'Hommage, dès le temps que les fiefs commencèrent à se former ; c'est ainsi qu'en 778, Eudes, duc d'Aquitaine étant mort, Charles Martel accorda à son fils Herald, la jouissance du domaine qu'avait eu son père, à condition de lui en rendre Hommage et à ses enfants.

De même en 778, Charlemagne étant allé en Espagne pour rétablir Ibenalarabi, dans Saragosse, reçut dans son passage les Hommages de tous les princes qui commandaient entre les Pyrénées et la rivière d'Elbre.

Pour ce qui regardait les Hommages envers les seigneurs inférieurs, ils ont été très rares en France, d'abord par rapport à la manière de les rendre, et qui consistait en ce que le vassal se mettait à genoux, tenait ses mains jointes dans celles du seigneur, et ensuite l'embrassait : Ponere manus suas intra manus domini in signum summæ subjectionis, reverentiæ et fidei ; et a domino admitti ad osculum pacis in signum specialis confidentiae et amoris.

Quæ forma et solemnitas, non servatur, nec congruit in præstatione hommagii inferioribus dominis. C'est Dumoulin qui s'explique de la sorte dans son Traité des Fiefs ; il ajoute au même endroit : Minus esset indecens et irreprehensibile nisi in fidelitate ligia quæ debetur soli principi.

Il n'est point surprenant que depuis le milieu du quatorzième siècle, il ne reste aucun vestige de ces sortes d'Hommages qui, eu égard à l'assujettissement personnel qu'ils emportaient avec eux, étaient toujours odieux, et peu conformes à nos mœurs et au christianisme, si l'on excepte le souverain dont nous naissons les sujets avant d'être enfants de l'Église.

Hommage-lige ou plein, était celui où le vassal promettait de servir son seigneur envers et contre tous.

On l'appelait lige, parce qu'il était dû pour un fief-lige, ainsi appelé a ligando, parce qu'il liait plus étroitement que les autres. Il y en avait autrefois de deux sortes, l'un par lequel le vassal s'obligeait de servir son seigneur envers et contre tous, même contre le souverain, comme l'a remarqué Cujas, lib. II, feud. tit. 5 ; lib. IV, lib. 31, 90 et 99, et comme il paraît par l'article 50 des établissements de France ; le second, par lequel le vassal était déjà homme-lige. Il y a plusieurs de ces Hommages rapportés dans les preuves des histoires des maisons illustres.

Hommage de vol et de service, c'était lorsque le vassal s'obligeait de rendre quelque service de son propre corpsà son seigneur, comme autrefois lorsqu'il s'obligeait de lui servir de champion, ou de combattre pour lui en cas de gage de bataille.

Hommage simple, c'était celui où il n'y avait pas de prestation de foi, mais seulement l'Hommage qui se rendait au seigneur nue tête, les mains jointes avec le baiser. On l'appelait simple par opposition à la foi et à l'Hommage que le vassal devait faire les mains jointes sur les évangiles avec les serments requis.

d'après le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816