« Testament de François de Cremoux » : différence entre les versions

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Transcription de l’extrait du testament de François de Cremoux présent aux archives départementales de la Dordogne à la cote 12 J 1 et visible en ligne ici : http://doc.geneanet.org/actes/zoom.php?idacte=186143.
Transcription de l’extrait du testament de [[François de Cremoux]] présent aux archives départementales de la Dordogne à la cote 12 J 1 et visible en ligne ici : http://doc.geneanet.org/actes/zoom.php?idacte=186143.








Extraict du testament solempne de feu François de Cremoux, en son vivant escuyer, sieur de Borie Petit et advocat en la cour, et de l’acte endossé sur icelluy ouvert à Périgueux pardevant Arnaud d’Alby, sieur du Fraysse, bourgeois et consul de la présente ville, le septième juin mil six cent cinquante un, la teneur duquel testament et acte andossé sur icelluy s’ensuit.
Extraict du testament solempne de feu [[François de Cremoux]], en son vivant escuyer, sieur de [[Borie-Petit|Borie Petit]] et advocat en la cour, et de l’acte endossé sur icelluy ouvert à [[Périgueux]] pardevant Arnaud d’Alby, sieur du Fraysse, bourgeois et consul de la présente ville, le septième juin mil six cent cinquante un, la teneur duquel testament et acte andossé sur icelluy s’ensuit.








Au nom du père et du fils et du saint Esprit ainsy je soubsigné François de Cremoux, escuier et sieur de Borie Petit et advocat en la cour de parlement, estant tombé malade en cette ville de Bourdeaux, saint d’esprit et d’entendement, considérant plus particulièrement en l’estat où je suis l’incertitude de l’heure de ma mort, après avoir recommandé très humblement mon âme à Dieu le père tout puissant et Jésus Christ nostre sauveur et au saint Esprit et à la glorieuse vierge Marie, mère de mon rédempteur, et généralement à tous les saincts et sainctes du paradis, mais surtout à sainct François de qui je porte le nom les suppliants de vouloir estre mes intercesseurs, ay voulu faire mon testament en la forme que s’ensuit.
Au nom du père et du fils et du saint Esprit ainsy je soubsigné [[François de Cremoux]], escuier et sieur de [[Borie-Petit|Borie Petit]] et advocat en la cour de parlement, estant tombé malade en cette ville de [[Bordeaux|Bourdeaux]], saint d’esprit et d’entendement, considérant plus particulièrement en l’estat où je suis l’incertitude de l’heure de ma mort, après avoir recommandé très humblement mon âme à Dieu le père tout puissant et Jésus Christ nostre sauveur et au saint Esprit et à la glorieuse vierge Marie, mère de mon rédempteur, et généralement à tous les saincts et sainctes du paradis, mais surtout à sainct François de qui je porte le nom les suppliants de vouloir estre mes intercesseurs, ay voulu faire mon testament en la forme que s’ensuit.


Premièrement, sy Dieu veult que je meure en ceste ville, je supplie monsieur [---] Raymond Martin, chantre et chanoine en l’église saint Front de Périgueux et prieur de Merlande, mon beau frère, de me faire ensepvelir s’il se peut en l’église saint Pierre de la présente ville ou ailleurs s’il le juge plus à propos, luy donnant pouvoir de faire faire mes obsèques suivant ma qualité, et ce qu’il ordonnera sera payé sur tous mes biens sy l’argent que j’ay présentement sur moy ne peut suffire.
Premièrement, sy Dieu veult que je meure en ceste ville, je supplie monsieur [---] Raymond Martin, chantre et chanoine en l’église saint Front de [[Périgueux]] et prieur de Merlande, mon beau frère, de me faire ensepvelir s’il se peut en l’église saint Pierre de la présente ville ou ailleurs s’il le juge plus à propos, luy donnant pouvoir de faire faire mes obsèques suivant ma qualité, et ce qu’il ordonnera sera payé sur tous mes biens sy l’argent que j’ay présentement sur moy ne peut suffire.


Je donne et lègue cent livres aux pères cordeliers de Périgueux, autres cent livres aux pères récollets, autant aux jacobins et augustins de la dite ville de Périgueux pour dire, par les dicts religieux, une messe de mort chaque sepmayne durant l’an de mon décès, à la charge que la dicte somme sera employée utilement pour chacun desdicts couvents, comme réparations nécessaires ou autrement en fonds et non aux nécessités personnelles et particulières desdicts religieux. Comme aussy je donne et lègue pareille somme de cent livres à la confrérie des pénitens noirs de la dite ville de Périgueux en ce qu’ils diront une messe haulte tous les ans et perpétuellement en l’église saint Sillain à pareil jour que je décèderay ou autre prochain à laquelle en appelleront mes héritiers et sera la dicte somme employé comme dessus et jusques au dict employ mes héritiers payeront pour le revenu d’icelle la somme de quatre livres seulement à tel jour que la dite messe sera dite.
Je donne et lègue cent livres aux pères cordeliers de [[Périgueux]], autres cent livres aux pères récollets, autant aux jacobins et augustins de la dite ville de [[Périgueux]] pour dire, par les dicts religieux, une messe de mort chaque sepmayne durant l’an de mon décès, à la charge que la dicte somme sera employée utilement pour chacun desdicts couvents, comme réparations nécessaires ou autrement en fonds et non aux nécessités personnelles et particulières desdicts religieux. Comme aussy je donne et lègue pareille somme de cent livres à la confrérie des pénitens noirs de la dite ville de Périgueux en ce qu’ils diront une messe haulte tous les ans et perpétuellement en l’église saint Sillain à pareil jour que je décèderay ou autre prochain à laquelle en appelleront mes héritiers et sera la dicte somme employé comme dessus et jusques au dict employ mes héritiers payeront pour le revenu d’icelle la somme de quatre livres seulement à tel jour que la dite messe sera dite.


Priant et exortant Izabeau Martin, ma très chère et loyale épouze, de faire faire autres prières à sa discrétion et parce que d’elle et de moy sont provenus sept enfants que je crois vivants scavoir Joseph, Jean et François Cremoux, nos masles, Jane, Anne, Françoise et autre Anne Cremoux, nos filles :
Priant et exortant [[Isabeau de Martin|Izabeau Martin]], ma très chère et loyale épouze, de faire faire autres prières à sa discrétion et parce que d’elle et de moy sont provenus sept enfants que je crois vivants scavoir [[Joseph de Cremoux|Joseph]], [[Jean 2 de Cremoux|Jean]] et [[François 2 de Cremoux|François Cremoux]], nos masles, [[Jeanne de Cremoux|Jane]], [[Anne 2 de Cremoux|Anne]], [[Françoise de Cremoux|Françoise]] et autre [[Anne 3 de Cremoux|Anne Cremoux]], nos filles :


Je donne et lègue à chacune desdites filles la somme de quatre mille livres payable lorsqu’elles se marieront ou seront en l’âge pour la recepvoir et, jusques à ce, seront nouries et entretenues sans pouvoir retirer l’intérests de leur léguats durant la dicte nourriture et entretien, et au cas qu’elles se fissent religieuses ledit léguat de quatre mille livres que j’ay faict à chacune demeurera restreinct à trois mille livres seulement. Et avec ce, je les faicts mes héritières particulières substituants mes dites filles réciproquement l’une à l’autre, cas advenant qu’elles décèdent en pupillarité ou autrement sans hoirs.
Je donne et lègue à chacune desdites filles la somme de quatre mille livres payable lorsqu’elles se marieront ou seront en l’âge pour la recepvoir et, jusques à ce, seront nouries et entretenues sans pouvoir retirer l’intérests de leur léguats durant la dicte nourriture et entretien, et au cas qu’elles se fissent religieuses ledit léguat de quatre mille livres que j’ay faict à chacune demeurera restreinct à trois mille livres seulement. Et avec ce, je les faicts mes héritières particulières substituants mes dites filles réciproquement l’une à l’autre, cas advenant qu’elles décèdent en pupillarité ou autrement sans hoirs.


Item, je donne et lègue audit Jean Cremoux la somme de six mille livres et audict François pareille somme de six mille livres payable quand ils se marieront ou seront en l’âge pour la recepvoir et, jusques à ce, seront seront nouris et entretenus dans ma maison ou ailleurs aux estudes, la dite nourriture et entretien demeurent compansée avecq les intérests, sauf que je veulx, outre leur dicte nourriture et entretien, il soit mis annuellement à leur proffit la somme de soixante livres pour chacun qui leur fera fonds quand ils seront agées de vaingt cinq ans et, avecq ce, je les faicts mes héritiers particuliers voulant que les dictes sommes léguées à mes dits enfans soent payés de mes obligations actives qui reviennent à vaingt cinq mille livres sans que je doive rien à personne au monde.
Item, je donne et lègue audit [[Jean 2 de Cremoux|Jean Cremoux]] la somme de six mille livres et audict [[ François 2 de Cremoux|François]] pareille somme de six mille livres payable quand ils se marieront ou seront en l’âge pour la recepvoir et, jusques à ce, seront seront nouris et entretenus dans ma maison ou ailleurs aux estudes, la dite nourriture et entretien demeurent compansée avecq les intérests, sauf que je veulx, outre leur dicte nourriture et entretien, il soit mis annuellement à leur proffit la somme de soixante livres pour chacun qui leur fera fonds quand ils seront agées de vaingt cinq ans et, avecq ce, je les faicts mes héritiers particuliers voulant que les dictes sommes léguées à mes dits enfans soent payés de mes obligations actives qui reviennent à vaingt cinq mille livres sans que je doive rien à personne au monde.


Et au résidu de mes biens je faict mon héritière universelle la dite Martin, ma très chère espouze, la priant de régir et gouverner mes enfants, faire loyal inventaire et de rendre à la fin de ces jours, ou quand il luy plaira, mon entière hérédité au dict Joseph, mon fils, qu’elle nourrira cependant et entretiendra honnorablement.
Et au résidu de mes biens je faict mon héritière universelle la dite [[Isabeau de Martin|Martin]], ma très chère espouze, la priant de régir et gouverner mes enfants, faire loyal inventaire et de rendre à la fin de ces jours, ou quand il luy plaira, mon entière hérédité au dict [[Joseph de Cremoux|Joseph]], mon fils, qu’elle nourrira cependant et entretiendra honnorablement.


Et, si elle est enceinte d’un fils, sera la dite Martin tenüe luy donner de mesme six mille livres comme aux aultres deux masles, sy c’est une fille quatre mille livres soubs les susdites mesmes charges, conditions et substitutions, cas advenant que à l’un ou à l’autre de mes masles, naicts ou à nestre, décède en pupilarité ou sans hoirs, je les substituë l’un à l’autre ou les livres, et à deffaut d’eux ou des livres, je substituë mes dites filles ou les livres, et, si tous mes enfants males et filles ou leurs hoirs décèdent sans hoirs, je substitue la dite Matin, mon espouze, pour deux tierces parties, et Anne Cremoux, damoiselle de Valou, ma sœur aynée pour l’autre tierce.
Et, si elle est enceinte d’un fils, sera la dite [[Isabeau de Martin|Martin]] tenüe luy donner de mesme six mille livres comme aux aultres deux masles, sy c’est une fille quatre mille livres soubs les susdites mesmes charges, conditions et substitutions, cas advenant que à l’un ou à l’autre de mes masles, naicts ou à nestre, décède en pupilarité ou sans hoirs, je les substituë l’un à l’autre ou les livres, et à deffaut d’eux ou des livres, je substituë mes dites filles ou les livres, et, si tous mes enfants males et filles ou leurs hoirs décèdent sans hoirs, je substitue la dite Matin, mon espouze, pour deux tierces parties, et [[Anne de Cremoux|Anne Cremoux]], damoiselle de Valou, ma sœur aynée pour l’autre tierce.


Et c’est mon testament que je veult valoir en la meilleure forme que de droit, cassant et revocquant tous aultres et, parce que je ne l’ay peu escrire, j’ay prié maître François Allexandre, advocat en la cour et sieur de la Roulandie, mon cousin, de l’escrire, ce qu’il a faict et l’ayant leu, je l’ai signé à Bourdeaux, maison de maître Pierre Lafon, menuzier, ruë de Faulces, ce dix-neufviesme de may mil six cent cinquante un.
Et c’est mon testament que je veult valoir en la meilleure forme que de droit, cassant et revocquant tous aultres et, parce que je ne l’ay peu escrire, j’ay prié maître François Allexandre, advocat en la cour et sieur de la Roulandie, mon cousin, de l’escrire, ce qu’il a faict et l’ayant leu, je l’ai signé à [[Bordeaux|Bourdeaux]], maison de maître Pierre Lafon, menuzier, ruë de Faulces, ce dix-neufviesme de may mil six cent cinquante un.


Ainsy signé Allexandre pour avoir escript et signé le dit testament et en deux endroits Cremoux, testateur.
Ainsy signé Allexandre pour avoir escript et signé le dit testament et en deux endroits [[François de Cremoux|Cremoux]], testateur.








Aujourd’huy, lundy avant midy, vingt deuxiesme du mois de may mil six cent cinquante un, comparu pardevant moy Léornard Charbonnier, notaire et tabellion royal en la ville et cité de Bourdeaux en Guiesne, soubsigné présents les tesmoings bas nommez messire François Cremoux, escuyer, sieur de Borie Petit et advocat en la cour de parlement du dit Bourdeaux, habitant de la ville de Périgueux, estant de présent en cette ville de Bordeaux logé en la ruë des Fossées, parroisse de saint Pierre, lequel a dit et déclairé avoir faict son testament et disposition de dernière volonté quy est cy enclos, signé de sa main et [---] ordinaire et escript de la main de monsieur maître François Allexandre, aussy advocat en la dicte cour, à la prière dudit sieur de Cremoux qui veult sortir à son plein et entier effect selon la forme et teneur et aye valleur en jugement et dehors et en adjoutant auquel testament néantmoins le dit testateur déclaire qu’il n’entend faire damoizelle Izabeau de Martin, son espouze, son héritière que à la charge qu’elle vivra en viduité et le surplus dudit testament en cas que ses enfants et files vinsent à mourir sortira à effect tant pour la substitution que autrement de quoy le dit sieur Cremoux testateur m’a requis acte et prié les sieurs soubsignés de s’en souvenir que luy ay octroyé.
Aujourd’huy, lundy avant midy, vingt deuxiesme du mois de may mil six cent cinquante un, comparu pardevant moy Léornard Charbonnier, notaire et tabellion royal en la ville et cité de Bourdeaux en Guiesne, soubsigné présents les tesmoings bas nommez messire [[François de Cremoux|François Cremoux]], escuyer, sieur de [[Borie-Petit|Borie Petit]] et advocat en la cour de parlement du dit [[Bordeaux|Bourdeaux]], habitant de la ville de [[Périgueux]], estant de présent en cette ville de [[Bordeaux]] logé en la ruë des Fossées, parroisse de saint Pierre, lequel a dit et déclairé avoir faict son testament et disposition de dernière volonté quy est cy enclos, signé de sa main et [---] ordinaire et escript de la main de monsieur maître François Allexandre, aussy advocat en la dicte cour, à la prière dudit sieur de [[FRançois de Cremoux|Cremoux]] qui veult sortir à son plein et entier effect selon la forme et teneur et aye valleur en jugement et dehors et en adjoutant auquel testament néantmoins le dit testateur déclaire qu’il n’entend faire damoizelle [[Isabeau de Martin|Izabeau de Martin]], son espouze, son héritière que à la charge qu’elle vivra en viduité et le surplus dudit testament en cas que ses enfants et files vinsent à mourir sortira à effect tant pour la substitution que autrement de quoy le dit sieur [[François de Cremoux|Cremoux]] testateur m’a requis acte et prié les sieurs soubsignés de s’en souvenir que luy ay octroyé.


Faict et passé à Bourdeaux le dit jour au domicille dudit sieur Cremoux, présents à ce messieurs maîtres Bernard de Jay, escuyer, sieur de Ferrières, conseiller du roy et lieutenant particulier au siège de Périgueux, François Montozon, conseiller du roy au dit siège, Léonard de Montozon, aussy conseiller du roy et son advocat au dit siège, François Allexandre, advocat en la cour, noble Jean d’Abzat de La Douze, escuyer, sieur prieur de La Faye, Pierre Roy, chanoine en l’église cathédrale saint Etienne de la citté du dit Périgueux, maître Jean Dauriat, procureur au dit siège dudit Périgueux, Jean Bastissas, bourgeois et marchant dudit Périgueux, tous habitans dudit Périgueux, tesmoings à ce appellés.
Faict et passé à [[Bordeaux|Bourdeaux]] le dit jour au domicille dudit sieur [[François de Cremoux|Cremoux]], présents à ce messieurs maîtres Bernard de Jay, escuyer, sieur de Ferrières, conseiller du roy et lieutenant particulier au siège de [[Périgueux]], François Montozon, conseiller du roy au dit siège, Léonard de Montozon, aussy conseiller du roy et son advocat au dit siège, François Allexandre, advocat en la cour, noble Jean d’Abzat de La Douze, escuyer, sieur prieur de La Faye, Pierre Roy, chanoine en l’église cathédrale saint Etienne de la citté du dit [[Périgueux]], maître Jean Dauriat, procureur au dit siège dudit [[Périgueux]], Jean Bastissas, bourgeois et marchant dudit [[Périgueux]], tous habitans dudit [[Périgueux]], tesmoings à ce appellés.


Ainsy signé : de Cremoux, testateurs, de Jay, présent, d’Abzat de La Douze, présent, Montozon, présent, Montozon, présent, Roy, présent, Allexandre, présent, d’Auriat, présent, J. Bastissas, présent, et Charbonnier, notaire royal.
Ainsy signé : [[François de Cremoux|de Cremoux]], testateurs, de Jay, présent, d’Abzat de La Douze, présent, Montozon, présent, Montozon, présent, Roy, présent, Allexandre, présent, d’Auriat, présent, J. Bastissas, présent, et Charbonnier, notaire royal.








Extrait du testament de François de Cremoux, écuyer, fait le 19 may 1651.
Extrait du testament de [[François de Cremoux]], écuyer, fait le 19 may 1651.

Version du 23 mai 2011 à 11:11

Transcription de l’extrait du testament de François de Cremoux présent aux archives départementales de la Dordogne à la cote 12 J 1 et visible en ligne ici : http://doc.geneanet.org/actes/zoom.php?idacte=186143.



Extraict du testament solempne de feu François de Cremoux, en son vivant escuyer, sieur de Borie Petit et advocat en la cour, et de l’acte endossé sur icelluy ouvert à Périgueux pardevant Arnaud d’Alby, sieur du Fraysse, bourgeois et consul de la présente ville, le septième juin mil six cent cinquante un, la teneur duquel testament et acte andossé sur icelluy s’ensuit.



Au nom du père et du fils et du saint Esprit ainsy je soubsigné François de Cremoux, escuier et sieur de Borie Petit et advocat en la cour de parlement, estant tombé malade en cette ville de Bourdeaux, saint d’esprit et d’entendement, considérant plus particulièrement en l’estat où je suis l’incertitude de l’heure de ma mort, après avoir recommandé très humblement mon âme à Dieu le père tout puissant et Jésus Christ nostre sauveur et au saint Esprit et à la glorieuse vierge Marie, mère de mon rédempteur, et généralement à tous les saincts et sainctes du paradis, mais surtout à sainct François de qui je porte le nom les suppliants de vouloir estre mes intercesseurs, ay voulu faire mon testament en la forme que s’ensuit.

Premièrement, sy Dieu veult que je meure en ceste ville, je supplie monsieur [---] Raymond Martin, chantre et chanoine en l’église saint Front de Périgueux et prieur de Merlande, mon beau frère, de me faire ensepvelir s’il se peut en l’église saint Pierre de la présente ville ou ailleurs s’il le juge plus à propos, luy donnant pouvoir de faire faire mes obsèques suivant ma qualité, et ce qu’il ordonnera sera payé sur tous mes biens sy l’argent que j’ay présentement sur moy ne peut suffire.

Je donne et lègue cent livres aux pères cordeliers de Périgueux, autres cent livres aux pères récollets, autant aux jacobins et augustins de la dite ville de Périgueux pour dire, par les dicts religieux, une messe de mort chaque sepmayne durant l’an de mon décès, à la charge que la dicte somme sera employée utilement pour chacun desdicts couvents, comme réparations nécessaires ou autrement en fonds et non aux nécessités personnelles et particulières desdicts religieux. Comme aussy je donne et lègue pareille somme de cent livres à la confrérie des pénitens noirs de la dite ville de Périgueux en ce qu’ils diront une messe haulte tous les ans et perpétuellement en l’église saint Sillain à pareil jour que je décèderay ou autre prochain à laquelle en appelleront mes héritiers et sera la dicte somme employé comme dessus et jusques au dict employ mes héritiers payeront pour le revenu d’icelle la somme de quatre livres seulement à tel jour que la dite messe sera dite.

Priant et exortant Izabeau Martin, ma très chère et loyale épouze, de faire faire autres prières à sa discrétion et parce que d’elle et de moy sont provenus sept enfants que je crois vivants scavoir Joseph, Jean et François Cremoux, nos masles, Jane, Anne, Françoise et autre Anne Cremoux, nos filles :

Je donne et lègue à chacune desdites filles la somme de quatre mille livres payable lorsqu’elles se marieront ou seront en l’âge pour la recepvoir et, jusques à ce, seront nouries et entretenues sans pouvoir retirer l’intérests de leur léguats durant la dicte nourriture et entretien, et au cas qu’elles se fissent religieuses ledit léguat de quatre mille livres que j’ay faict à chacune demeurera restreinct à trois mille livres seulement. Et avec ce, je les faicts mes héritières particulières substituants mes dites filles réciproquement l’une à l’autre, cas advenant qu’elles décèdent en pupillarité ou autrement sans hoirs.

Item, je donne et lègue audit Jean Cremoux la somme de six mille livres et audict François pareille somme de six mille livres payable quand ils se marieront ou seront en l’âge pour la recepvoir et, jusques à ce, seront seront nouris et entretenus dans ma maison ou ailleurs aux estudes, la dite nourriture et entretien demeurent compansée avecq les intérests, sauf que je veulx, outre leur dicte nourriture et entretien, il soit mis annuellement à leur proffit la somme de soixante livres pour chacun qui leur fera fonds quand ils seront agées de vaingt cinq ans et, avecq ce, je les faicts mes héritiers particuliers voulant que les dictes sommes léguées à mes dits enfans soent payés de mes obligations actives qui reviennent à vaingt cinq mille livres sans que je doive rien à personne au monde.

Et au résidu de mes biens je faict mon héritière universelle la dite Martin, ma très chère espouze, la priant de régir et gouverner mes enfants, faire loyal inventaire et de rendre à la fin de ces jours, ou quand il luy plaira, mon entière hérédité au dict Joseph, mon fils, qu’elle nourrira cependant et entretiendra honnorablement.

Et, si elle est enceinte d’un fils, sera la dite Martin tenüe luy donner de mesme six mille livres comme aux aultres deux masles, sy c’est une fille quatre mille livres soubs les susdites mesmes charges, conditions et substitutions, cas advenant que à l’un ou à l’autre de mes masles, naicts ou à nestre, décède en pupilarité ou sans hoirs, je les substituë l’un à l’autre ou les livres, et à deffaut d’eux ou des livres, je substituë mes dites filles ou les livres, et, si tous mes enfants males et filles ou leurs hoirs décèdent sans hoirs, je substitue la dite Matin, mon espouze, pour deux tierces parties, et Anne Cremoux, damoiselle de Valou, ma sœur aynée pour l’autre tierce.

Et c’est mon testament que je veult valoir en la meilleure forme que de droit, cassant et revocquant tous aultres et, parce que je ne l’ay peu escrire, j’ay prié maître François Allexandre, advocat en la cour et sieur de la Roulandie, mon cousin, de l’escrire, ce qu’il a faict et l’ayant leu, je l’ai signé à Bourdeaux, maison de maître Pierre Lafon, menuzier, ruë de Faulces, ce dix-neufviesme de may mil six cent cinquante un.

Ainsy signé Allexandre pour avoir escript et signé le dit testament et en deux endroits Cremoux, testateur.



Aujourd’huy, lundy avant midy, vingt deuxiesme du mois de may mil six cent cinquante un, comparu pardevant moy Léornard Charbonnier, notaire et tabellion royal en la ville et cité de Bourdeaux en Guiesne, soubsigné présents les tesmoings bas nommez messire François Cremoux, escuyer, sieur de Borie Petit et advocat en la cour de parlement du dit Bourdeaux, habitant de la ville de Périgueux, estant de présent en cette ville de Bordeaux logé en la ruë des Fossées, parroisse de saint Pierre, lequel a dit et déclairé avoir faict son testament et disposition de dernière volonté quy est cy enclos, signé de sa main et [---] ordinaire et escript de la main de monsieur maître François Allexandre, aussy advocat en la dicte cour, à la prière dudit sieur de Cremoux qui veult sortir à son plein et entier effect selon la forme et teneur et aye valleur en jugement et dehors et en adjoutant auquel testament néantmoins le dit testateur déclaire qu’il n’entend faire damoizelle Izabeau de Martin, son espouze, son héritière que à la charge qu’elle vivra en viduité et le surplus dudit testament en cas que ses enfants et files vinsent à mourir sortira à effect tant pour la substitution que autrement de quoy le dit sieur Cremoux testateur m’a requis acte et prié les sieurs soubsignés de s’en souvenir que luy ay octroyé.

Faict et passé à Bourdeaux le dit jour au domicille dudit sieur Cremoux, présents à ce messieurs maîtres Bernard de Jay, escuyer, sieur de Ferrières, conseiller du roy et lieutenant particulier au siège de Périgueux, François Montozon, conseiller du roy au dit siège, Léonard de Montozon, aussy conseiller du roy et son advocat au dit siège, François Allexandre, advocat en la cour, noble Jean d’Abzat de La Douze, escuyer, sieur prieur de La Faye, Pierre Roy, chanoine en l’église cathédrale saint Etienne de la citté du dit Périgueux, maître Jean Dauriat, procureur au dit siège dudit Périgueux, Jean Bastissas, bourgeois et marchant dudit Périgueux, tous habitans dudit Périgueux, tesmoings à ce appellés.

Ainsy signé : de Cremoux, testateurs, de Jay, présent, d’Abzat de La Douze, présent, Montozon, présent, Montozon, présent, Roy, présent, Allexandre, présent, d’Auriat, présent, J. Bastissas, présent, et Charbonnier, notaire royal.



Extrait du testament de François de Cremoux, écuyer, fait le 19 may 1651.